Escapades hivernales sur la côte uruguayenne

Des kilomètres sous la pluie, au milieu de la pampa, quelques promenades hivernales sur la plage uruguayenne, de belles rencontres ou retrouvailles et les adieux à Bison, sur les berges de Montevideo : cette fois-ci, on sent que la fin approche.

Après avoir traversé la frontière, nous avons fait escale à Mendoza, que nous avions déjà visitée en avril. Puis nous avons plongé dans le froid, le plat, les nuages, la pluie pour traverser l’Argentine d’Ouest en Est. Comme prévu, ce n’était pas l’étape la plus passionnante du périple. Je passe sur les centaines de kilomètres de lignes droites émaillées d’oiseaux des marécages et des troupeaux de vaches, fidèles sentinelles de la pampa (et de la gastronomie argentine). En deux jours, à grand renfort de dessins animés parce qu’il faut bien transiger sur ses principes quand on a deux mille kilomètres devant soi, nous sommes arrivés à Zarate, port de Buenos Aires, à une heure de la capitale, où nous avons passé la journée chez un couple d’Argentins de notre âge rencontrés à la frontière quelques jours auparavant. Le maté, les gâteaux, la chaleur argentine nous ont bien vite fait oublier le temps maussade et l’ambiance de lendemain de fête des jours précédents. Lucas nous a fait visiter la centrale nucléaire dans laquelle il travaille (pas de plan vigipirate ici…), les enfants ont bien joué avec leur petit garçon. Nous sommes repartis avec une très belle boîte à thés et une alléchante promesse d’asado pour notre dernière semaine ici.

Nous avons repassé la frontière à Gualegayachu : la boucle commençait à être bouclée. Nous avons fait un arrêt à Colonia del Sacramento, comme il y a 7 mois dans l’autre sens. Nous avons retrouvé par hasard une famille française rencontrée quelques mois plus tôt dans le Nord de l’Argentine et qui finissait un voyage d’un an au fil des Amériques, nous avons ainsi profité du soleil et des ruelles pavées en leur compagnie.

Il est difficile d’estimer les temps de trajet dans des espaces aussi vastes et aux conditions météorologiques aléatoires. Nous nous sommes pressés au Pérou et à Atacama car on avait un peu peur de ne pas pouvoir passer les cols à cause de la neige et de ne pas arriver à temps pour déposer Bison sur le bateau. En réalité, le bateau a pris une semaine de retard et nous avons roulé plus vite que prévu, la pluie aidant. Finalement, nous sommes donc arrivés en avance aux abords de Montevideo, ce qui nous a laissé un peu de temps pour voir la côte uruguayenne, l’idole des touristes argentins et brésiliens.

Nous avons retrouvé avec joie les Gaethéo, famille française rencontrée dans l’extrême Sud chilien. Leur camping-car va voyager sur le même cargo que Bison pendant qu’ils reprendront la direction de l’hexagone après deux ans de voyage sur les routes du monde.

En prenant la direction du Brésil, le long du rio de la Plata et de l’Atlantique, nous avons découvert Punta de las Ballenas aux airs de Bretagne, Punta del Este, station balnéaire glamour et presque vide à cette saison, Punta de la Paloma où on espérait voir des baleines, raté. On a profité d’un beau bivouac sur la plage pour faire le grand et ultime ménage de Bison puis nous avons repris la route de Montevideo, pleine d’embûches…

Punta del Este, le St Trop d’Amérique du Sud

Punta del Este, une main qui sort du sable, comme dans le désert d’Atacama

Lors d’un arrêt pique-nique, Etienne a majestueusement embourbé Bison dans de la terre détrempée et très glaiseuse….

… il faudra après plusieurs essais se résoudre à mettre les chaînes à neige et malgré cet équipement, la sortie aura été “laboureuse” !

La récupération du fourgon s’est faite à bout de souffle et dans une chaleur écrasante; le dépôt dans un froid glacial et une succession d’imprévus. Décidément, le port de Montevideo nous aura réservé bien des surprises. Nous avons tout de même mené Bison, prêt pour sa grande traversée de l’Atlantique, à bon port.

Le petit studio que nous avions loué sur la place principale nous a semblé démesurément grand après 7 mois passés dans quelques mètres cube. Nous avons flâné au milieu des passants qui se promènent tous avec un thermos sous le coude et un maté dans la main (la même bien sûr et ils arrivent à boire en gardant le thermos sous le bras, toute une technique…). Le soir, nous avons été accueillis chez une famille uruguayenne, nous avons passé un très beau moment avec Adrian, Maria José (Cvx), ses enfants et sa cousine, à déguster de délicieux empanadas et à parler de leur pays. C’était la première fois que nous allions dans une maison uruguayenne et nous en garderons un très bon souvenir !

Le palais présidentiel, en verre pour symboliser la transparence de la fonction…

Ces dix jours auront sans doute été parmi les plus éprouvants du voyage, avec peut-être la semaine d’inondations début mars. Quand on voyage dans une maison mobile, on est très sensibles à la météo et une succession de jours de pluie, ce n’est pas très facile à gérer avec des enfants déjà soumis à rude épreuve avec les heures de route et l’excitation de fin de voyage. En réalité, on ne pensait pas que l’hiver était aussi rude ici. En arrivant de l’altiplano et d’Atacama, on a eu un peu un choc thermique. Il nous fallait aussi faire le deuil du voyage en quelque sorte. La fin d’un temps, le début d’un autre. On en a d’autant plus mesuré la richesse des rencontres que l’on a faites durant cette semaine, des partages d’expérience aussi avec les autres voyageurs.

On a pris le bateau en direction de Buenos Aires, contents à l’idée de vivre deux semaines un peu différentes, belle promesse de transition entre le nomadisme et le retour à la terre, le sourire aux lèvres et l’estomac sens dessus dessous car nous avons découvert avec verdeur que la navette du milieu de journée entre l’Uruguay et l’Argentine est la plus soumise à la houle lorsque le vent souffle… Après une heure de traversée, c’est dans un soupir de soulagement que nous avons aperçu la capitale argentine.

Bientôt des cascades, des colibris et de la chaleur !

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2 réponses à Escapades hivernales sur la côte uruguayenne

  1. Laporte dit :

    Et moi qui m’attendais à voir une photo de Bison vu de l’intérieur après le ménage 🙂
    Merci encore pour les belles photos!
    Bon retour en France!
    On a hâte de vous voir en vrai pour d’autres récits et anecdotes

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