Choix du véhicule

Quel véhicule choisir ?

Lorsque nous avons définitivement abandonné l’idée d’une monture à deux roues, nous avons été confrontés à toutes les possibilités de véhicules motorisés qui s’offraient à nous. Pas facile de faire le bon choix, surtout quand on ne connaît rien à ce monde-là. Etienne a passé de longues heures sur des forums pour comparer, tirer parti des expériences de chacun.

Nous avons rapidement écarté la possibilité de partir en camping-car, un peu par snobisme, avouons-le, parce que nous habitons le long de la N7 et que l’image que l’on avait de ce type de véhicules (qui s’est un peu modifiée depuis) ne collait pas vraiment avec les endroits où l’on projetait d’aller.

Je me suis ensuite farouchement opposée au camion : trop gros, trop polluant, trop cher, trop haut par rapport aux piétons, même si l’idée de passer un permis poids lourd n’était pas dénuée de pittoresque…

Le 4×4 avec tente de toit nous semblait trop contraignant avec deux jeunes enfants (confirmé par les voyageurs concernés).

Sinon, il y avait aussi le pédalo canard jaune mais il nous apparaissait limité, sans doute à tort…

C’est ainsi que nous avons opté pour un fourgon. Nous l’avons acheté vide et Etienne l’a aménagé pendant 7 mois, d’abord parce qu’il aime bricoler et ensuite parce que c’était moins cher que de le faire faire. Nous avons mis beaucoup plus d’argent que ce que l’on pensait dans le véhicule mais nous ne l’avons pas regretté : certes on mangeait moins au resto que les autres car notre budget voyage était plus serré mais nous n’avons pas été bloqués par des problèmes mécaniques, comme ce fut malheureusement le cas pour de nombreux voyageurs croisés.

la marque : il s’agit d’un fourgon Citroën Jumper, car les Mercedes étaient vraiment hors de prix et qu’on a généralement à cœur d’acheter français. Lors de notre voyage, nous avons rencontré de nombreuses personnes en Sprinter Mercedes qui ont eu des problèmes mécaniques et de réelles  difficultés à trouver les pièces de rechange, contrairement à l’idée selon laquelle Mercedes  se répare facilement partout.

le modèle : L4H3 130 chevaux c’est le plus grand et le plus long des fourgons qui existent sur le marché. A mon avis, parfait avec plus d’un enfant.

la motricité renforcée : tout ce qu’Etienne a pu lire dans les forums de voyage plaidaient en défaveur de l’option 4×4 : c’est très coûteux, le véhicule est tellement haut qu’il devient difficile de passer dans certaines agglomérations, et c’est très rarement utile. Tous les voyageurs que l’on a rencontrés nous ont confirmé cela : ça ne vaut que pour les mordus de pistes de sable car tu peux toujours t’en sortir en passant par un autre chemin avec un véhicule plus classique. Surfait donc en Amérique du Sud selon eux et de toute façon un fourgon 4×4 est trop lourd et trop long pour offrir la même mobilité que les vrais 4×4. Etienne a néanmoins entendu parler de la motricité renforcée, utilisée par les pompiers et l’ONF dans certaines zones rurales, comme en Ardèche. Nous avons donc fait installer cette option qui s’est révélée très pratique : bien entendu elle n’offre pas autant de possibilités qu’un 4×4 mais nous avons pu passer dans certains endroits inaccessibles aux camping-cars ou aux fourgons classiques.

la couleur : elle nous a valu quelques boutades sur notre possible désir enfoui de carrière dans la gendarmerie certes, cependant nous avons été très satisfaits d’avoir un fourgon sombre : discrétion diurne et surtout nocturne garantie.

En bref, si c’était à refaire on ne changerait rien. Bien sûr, on avait moins de place à l’intérieur que dans un camping-car mais c’était largement compensé par tous les autres avantages : nous n’avons jamais été bloqués par quelque piste que ce soit, nous avons dormi dans des ruelles étroites en pleine ville (nous sommes aussi larges qu’une voiture classique), nous n’avons jamais fait demi-tour même dans certains villages de l’altiplano avec des virages à angles droits et très serrés, nous n’avons jamais endommagé le véhicule à cause d’un gué trop profond ou d’une piste trop périlleuse. Et puis quand, en plein milieu d’un pique-nique dans une petite bourgade de l’altiplano boliviens un groupe d’écolières te demande quel parfum de glaces tu vends dans ton camion de marchand ambulant, tu te dis que quand même il aurait été dommage de rater  ça dans un autre véhicule…