Piscoésie en Elqui

Une vallée encadrée de montagnes sèches et abruptes, des vignes, de charmants petits villages, du soleil, des hippies, de bonnes bouteilles, une rivière, des étoiles : mais ils sont rentrés en catimini et passent des vacances incognito dans le Diois ? Presque ! Dans la vallée de l’Elqui, à 500km au Nord de Santiago, entre La Serena et les Andes.

Nous avons remonté la côte Pacifique, ponctuée de jolis villages de pêcheurs et de stations balnéaires plus ou moins huppées, entre Valparaison et La Serena. C’est dans cette dernière, paisible et indolente ville aux rues pavées, aux bâtiments coloniaux, que nous avons passé le week-end de Pâques.

Profitant des grands-parents sitters importés de France, nous nous sommes échappés pour aller visiter l’observatoire européen de La Silla, à 2h au Nord de La Serena, campé sur un promontoire de 2400m, au milieu de désert du Norte Chico. La visite, diurne, était intéressante : on a pu apercevoir le fonctionnement d’un observatoire scientifique international, qui fait partie des premiers implantés au Chili, dans les années 70.

On a appris que le Chili détenait 70% des observatoires mondiaux et était en passe de devenir la capitale mondiale de l’astronomie.

Le Nord Chili, d’Atacama à la vallée de l’Elqui bénéficie en effet de confitions optimales : 300 nuits dégagées par an, un air parmi les plus secs du monde. Je vous invite à lire l’article de Wikipedia et je cite :

L’aridité extrême du désert d’Atacama est due à trois causes, dont une est la crête subtropicale et plus précisément à l’Anticyclone de l’île de Pâques aussi appelé Anticyclone du Pacifique Sud qui est un anticyclone subtropical semi-permanent, une large zone de haute pression ayant par définition un air sec descendant et subsident et qui annihile toute développement de nuages et de précipitations. Cet effet est accentué par le courant de Humboldt qui est un courant froid venant directement des régions polaires et qui rafraîchit considérablement le climat du Chili et du Pérou. Son influence ne s’arrête pas là, en effet ce courant froid qui longe la côte chilienne refroidit aussi l’air marin à l’origine chaud et qui par conséquent empêche cet air de s’élever et de former de précipitations (bien que quelques nuages bas notamment des stratocumulus maritimes et du brouillard se forment). Les importants reliefs et les grandes chaines de montagnes tel que la Cordillère des Andes sont également de la partie en produisant un effet d’ombre pluviométrique, ce qui arrête les nuages et les précipitations apportés par les vents dominants d’est en provenance de l’Amazonie et de l’océan Atlantique. Ces trois phénomènes réunis garantissent un temps sec et ensoleillé et expliquent pourquoi le désert d’Atacama est extrêmement sec.

De ce fait, l’humidité relative du désert d’Atacama est extrêmement basse oscillant souvent entre 5 et 10 % en plein désert dans les zones les plus sèches.

C’est la raison pour laquelle on voit également fleurir des champs de panneaux solaires dans cette région.

Nous sommes ensuite entrés dans la vallée de l’Elqui, terre natale de Gabriela Mistral (de son vrai nom Lucila de Maria del Perpetuo Socorro Godoy Alcayaga !!!), poète chilienne du milieu du siècle dernier, première femme latino-américaine à recevoir le prix Nobel de littérature, en 1945. Elle est considérée comme l’un des quatre grands de la poésie Chilienne (avec Pablo Néruda, Pablo de Rokha et Vicente Huidobro). Tout lui rend hommage dans la vallée.

L’Elqui est également la vallée d’origine du pisco (qui selon les Chiliens, est chilien et d’après les Péruviens, péruvien), sorte d’eau-de-vie de raisin bue soit pure soit préparée en pisco sour, avec citron, blanc d’oeuf et sucre (bon, personellement je trouve ça imbuvable, même de l’autre côté de l’Atlantique, mais c’est comme le foot ou l’asado, on n’émet pas d’avis contraire, sinon on risque d’être reconduits manu militari à la frontière, un peu comme d’oser dire qu’on n’aime pas le reblochon en Haute-Savoie…).

Un Pisco Sour qui met tout le monde d’accord.

C’est aussi le lieu idéal pour observer les étoiles, sauf quand on tombe sur LA semaine de nuages annuelle comme nous (et à ce moment-là, ne demeure que le pisco pour voir lesdites étoiles) et pour s’initier au hippisme new age de haut niveau version touristique : régénération du sang, lavage de chakras, observation d’ovnis, méditation transcendentale, etc.

Sur la route, nous avons fêté les deux ans de Célestin avec un très beau gâteau de crèpes au dulce de leche. Quant à moi, j’ai soufflé mes bougies chez Georges et Teresa, un couple franco-chilien, des amis d’amis de mes parents. En plus de nombreux conseils touristiques et d’un bel aperçu de la vie à La Serena, George et Teresa nous ont tous accueillis chaleureusement dans leur maison tout droit sortie d’une esquisse de Gaudi pour un repas gastronomique chileno-français. Un bel anniversaire, encore une très belle rencontre !

Bientôt des nouvelles de la vie de l’autre côté des Andes !

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2 réponses à Piscoésie en Elqui

  1. Matou dit :

    Aaah mon lieu préféré de pérégrination festive quand j’étais ado… et même un peu après!! Vous avez aimé donc?! LE parallèle avec le Diois est parlant! haha…

  2. Rita Mueller dit :

    et encore: ces Fotos sont WOW!!!

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