Notre dernier ferry du voyage nous mène à Helsingor, à la pointe Nord de l’île de Copenhague. Nous accostons face au château de Kronborg qui a inspiré Shakespeare pour écrire Hamlet. Il est trop tard pour le visiter et de toute façon la priorité du moment est de trouver une laverie automatique, lieu précieux en Scandinavie. Nous arrivons en fin de dimanche dans un quartier calme d’une petite ville. Malheureusement, la laverie est fermée. Pas le temps de s’apitoyer sur le panier de linge sale qui déborde, un monsieur d’un certain âge nous aborde dans un anglais parfait, fait l’aller-retour chez lui, nous ouvre les portes avec son badge de résident et nous offre lessives et sèche-linge malgré nos protestations. Quelle sollicitude, bienvenue au Danemark !
Nous passons notre dernier journée à 6 dans la capitale que nous trouvons vraiment très agréable : quartier historique de Nyhavn, palais d’Amalienborg et son église de marbre, cité du design et de l’architecture, bibliothèque nationale, quartier alternatif de Christiana, belles rues animées, statue de la petite sirène et magasin Lego plébiscité par les moins d’1m50 de la famille. La densité de vélos au m2, notamment des cargos avec toute la famille à bord, est vraiment impressionnante.
Le lendemain, nous accompagnons Apolline à l’aéroport. Pour la seconde fois du voyage, notre aînée va s’envoler seule jusqu’en France. Après une longue réflexion, en mettant en balance notre volonté de ne pas prendre l’avion pour des raisons écologiques et son ardent désir de participer à son camp scout, nous avons tranché il y a quelques semaines. Elle va donc vivre un voyage dans le voyage et nous finir l’aventure à 5.
Et pour commencer ce dernier chapitre du voyage, nous partons visiter le château de Frederiksborg, résidence des rois du Danemark jusqu’au 19ème siècle, surnommé le “Versailles danois”, entouré d’un immense domaine qui servit de réserve pour la chasse à courre et qui compte encore aujourd’hui une forte concentration de gibier. Pendant la balade que nous y faisons, un cycliste s’arrête pour nous souhaiter la bienvenue au Danemark et commenter les performances de nos pays respectifs aux JO. Décidément, nous sommes contents d’avoir choisi de passer quelques jours dans un pays beaucoup moins touristique que les précédents, nous nous sentons vraiment accueillis. Nous percevons aussi, peut-être pour la première fois, l’universalité des JO, au-delà de l’événement qui brasse une manne financière que l’on verrait bien injectée dans d’autres domaines et qui occupe l’espace médiatique pour nous faire croire que l’on va reconstruire le vivre-ensemble à coups de raquettes de ping-pong et de crawls, on touche du doigt, en l’évoquant à plusieurs reprises en pays européens, ce qu’ils incarnent aussi symboliquement depuis l’Olympie antique que nous visitions il y a quelques mois : la trêve qui rassemble pour exsuder ensemble les tensions de manière cathartique.
Au passage, nous nous régalons de mûres sauvages gorgées d’eau que nous ramassons au bord des chemins et nous partons à la chasse aux trolls géants en matériaux récupérés de l’artiste Thomas Dambo et qui contemplent le visiteur au détour d’une forêt, d’un pont, d’un jardin public. Les aires de jeux gigantesques et très bien organisées que l’on trouve un peu partout offrent de bons moments aux enfants et de la tranquillité aux parents.
Sur la route de Billund, berceau du Lego, nous visitons un musée interactif et gratuit sur l’écologie qui témoigne, encore une fois, du souci scandinave d’inclure les enfants dans la vie de la cité et la compréhension des enjeux d’aujourd’hui et de demain. Nous retrouvons par hasard Malaurie et Mickaël que nous avions croisés au Nord de la Norvège et en Suède, nous passons une belle soirée tous ensemble en attendant la visite qui nourrit les aspirations de nos enfants depuis le début du voyage : Legoland ! C’est la première fois que nous les emmenons dans un parc d’attraction. Il y a du monde mais la température est idéale, l’ambiance est courtoise et les files d’attente sont agrémentées de Legos ou duplos qui réjouissent Mahault. Étienne expérimente tous les manèges à sensation, avec ou sans l’alibi des enfants, nous enchaînons les attractions tout en admirant les reconstitutions aux milliers de briques. Nous contemplons aussi dépités le ballet des avions emmenant des passagers qui traversent l’Europe en quelques heures pour venir profiter du parc pendant 48h. Nous ressortons en saturation cognitive totale mais heureux d’avoir cédé aux sirènes de l’économie du divertissement pour offrir une belle immersion dans la brique à nos enfants.
C’est sur cette note de happy end que nous quittons le Danemark après une semaine, contents d’avoir traversé ce pays à l’atmosphère et aux paysages reposants. Dernière étape de notre voyage : la tournée des amis allemands, Weissenbeer, Leberwurst et mer du Nord, à suivre.
Coucou !
Ahlalala encore une fois Amélie tu nous donnes envie d’aller au Danemark !
Nous étions déjà bien frustrés par la météo … grrrr
Bon retour les amis voyageurs !