Allemagne. Dernier pays de notre voyage. En passant la frontière, nous savons que nous commençons la transition vers le retour. La tournée des amis allemands est prévue de longue date. 1er volet : arrêt à Kiel, sur les bords de la mer du Nord. C’est là que nous retrouvons Steffens et Lisa. Ils se sont exfiltrés de leur travail pour nous inviter sur leur voilier. Il y a peu de vent, nous avançons tout doucement dans la baie, au milieu d’immenses paquebots en direction de la Scandinavie, dépassant les nombreux petits ports remplis de bateaux de loisirs. Nos mousses sont ravis, d’autant que deux marsouins nagent juste à côté de notre coque pendant plusieurs minutes, et s’imaginent déjà traversant les océans.
Deux soirées sous les étoiles filantes plus tard, nous sommes prêts pour le 2nd volet : la Frise orientale. Sur la route, nous visitons Brême. Les rues sont animées, les bâtiments anciens sont assez beaux quoique sombres à cause de la brique ocre cendrée. Les enfants comptent les statues des musiciens du conte de Grimm qui apparaissent ça et là.
Nous arrivons à Aurich. C’est presque un retour à la maison pour Etienne. Meike et Marc ont organisé une fête pour l’entrée à l’école de Louis, leur fils de 6ans (il n’y a pas de maternelle en Allemagne) à laquelle nous sommes invités. Traditionnellement, cela donne lieu à un beau rite de passage. Célébration à l’église, accueil des familles à l’école le samedi matin précédent la rentrée (mi-août en Basse Saxe puisque les landers ont une grande autonomie sur ce point), fête familiale et amicale dans chaque foyer. Meike a invité la plupart des amis de l’époque du lycée pour qu’Etienne puisse les retrouver tous en même temps. Il ne les avait pas vus depuis 4 ans. Nous passons une belle journée de retrouvailles : batailles d’eau et ventre-glisse (pas de stress hydrique ici), ping-pong et fléchettes, Wurst und Beer. Rita et Detlef nous accueillent dans leur grande et fraîche maison pendant ces deux jours. Chaque geste est empreint de luxe à nos yeux : remplir un lave-vaisselle, prendre une douche en abondance, faire une lessive sans jeton, laisser les enfants jouer dans une autre pièce. Eléonore et Célestin sont conquis par les petits déjeuners allemands et se sentent comme chez eux. Au moment des adieux difficiles à leurs nouveaux copains (presque de petits cousins finalement), on se dit que les sommets franco-allemands ont encore de beaux jours devant eux.
Le reste de l’Allemagne ? Une large bande d’autoroute qui nous mène jusqu’à la frontière dans une chaleur moite dont nous n’avions plus vraiment l’habitude. Le voyage touche désormais à sa fin. Quelques arrêts dans la famille et chez des amis vont venir ponctuer notre route jusqu’à la maison. Le retour est à la fois bien tangible et irréel. Bientôt, l’heure du bilan. A suivre, mais plus pour longtemps…
