Plusieurs centaines de kilos d’avocats plus tard, nous avons atteint le point le plus septentrional de notre voyage : Le Machu Picchu et la vallée sacrée de Cuzco, entre clochers baroques et terrasses incas: un ravissement des pupilles !
Nous avons laissé les paysages mordorés des alentours de Titica pour nous enfoncer dans la lumineuse et très verte vallée de Cuzco.
En chemin, nous avons visité de jolies petites églises baroques, construites par les Jésuites entre le 15ème et le 17ème siècles puis pris la direction de Pissaq, belle forteresse inca plantée à flanc de montagne, que nous avons arpentée au petit matin, avant les hordes touristiques. Au passage, nous sommes allés dans une réserve d’animaux rescapés voir des ours à lunettes (qui vivent dans la jungle au Nord du Machu Picchu), des camélidés de tous poils, des condors, etc.
C’est à Ollantaytambo, dernière cité inca prise par les Espagnols, que nous avons laissé Bison pour notre journée au Machu Picchu. Et quelle journée ! Le réveil a sonné à 3h30 (oui oui, du matin, pas de la sieste !), quelques heures seulement après notre soirée passée avec Olga et Tiemen, deux Néerlandais de notre âge qui voyagent en 4×4 chilien et qui revenaient de l’Inca trail (la très célèbre rando de quelques jours sur le Qhapaq Nan). Nous avons empaqueté les piques-niques et les enfants et nous avons marché jusqu’à la gare pour prendre le premier train de la journée en direction d’Aguas Calientes, le village touristique en contrebas du Machu Picchu. En compagnie de dizaines d’autres voyageurs à moitié réveillés nous avons vu le soleil se lever au-dessus des montagnes, à travers les vitres panoramiques du train. Oui, il coûte une fortune mais il a de belles fenêtres de toit ce train… (La plupart des voyageurs motorisés optent pour la voie d’accès alternative au Macchu Picchu mais on était un peu pressés par le temps alors on a choisi pour le train, en cassant la tirelire de fin de voyage). Le changement de paysage est impressionnant, on passe des confins de l’altiplano à la jungle en quelques kilomètres.
A Aguas Calientes, nous avons sauté dans un bus pour monter jusqu’au perchoir inca. Là, après une centaine de mètres de marche, la vue est tout simplement époustouflante : le Machu Picchu, au sommet de son rocher, ceint des nuages matinaux, entouré par les autres sommets, et flottant au-dessus d’une large rivière au milieu de la végétation tropicale. Bon, bien entendu, on n’est pas vraiment seuls pour profiter du spectacle mais c’est quand même à couper le souffle (qu’on avait un peu court d’ailleurs avec des enfants réveillés trop tôt sur les épaules…). On a passé la journée entière sur le site : on a vu les nuages se dissiper, on a pique-niqué au milieu des lamas et on a déambulé dans les ruines, une première fois avec un guide et ensuite seuls, en essayant de se frayer un passage parmi les perches à selfie.
Le site a été découvert au début du 20ème siècle (mais les gens des environs ont toujours su qu’il se trouvait là) et il est encore entouré de mystère. On ne sait pas exactement à quoi servait cette ville construite peu avant l’arrivée des Espagnols et abandonnée subitement pour des raisons inconnues. Quand on se trouve sur ces terrasses vertigineuses, entre ciel et terre, produit d’un travail titanesque (les bâtiments et murs apparents ne représentent que 20 à 30 % de l’ensemble du travail de terrassement !), on se demande bien pourquoi ils n’ont pas plutôt choisi le duplex au bord de la rivière (ils sont fous ces Incas). Trajet retour en train puis nous avons retrouvé notre fidèle destrier, fourbus et ravis.
Sur la route de retour à Cuzco, nous nous sommes arrêtés aux Salines de Maras, construites par les Incas et toujours utilisées.
La première maladie familiale du voyage nous a contraints au luxe du camping (le second du voyage), sur les hauteurs de Cuzco. C’était plutôt une bonne idée car il y avait plein d’enfants français ! Nous avons rencontré une famille qui venait du Nord (dans le jargon, qui voyage depuis les USA) Marion, Paulo et leurs trois filles de 7 ans à 9 mois et retrouvé Julien, Karine et leurs deux filles de 5 et 2 ans, que nous avions croisés dans le Sud argentin. Apolline était aux anges, elle a même été invitée à l’anniversaire de la petite Nina : pinata, déjeuner champêtre, gâteaux péruviens (multicouches de crèmes), jeux à n’en plus finir, etc, une belle journée pour les enfants, mais aussi pour les parents !
A Cuzco ,j’ai été prise d’une sorte de boulimie culturelle. Il faut dire que l’Argentine et le Chili sont plus riches en espaces naturels qu’en visites culturelles grandioses. Baroque étincelant, intérieurs d’églises redoublant de volutes dorées et de Christ en croix sanguinolent, musées sur la civilisation Inca, bâtiments coloniaux sur fondations inca : tout cela dans une ambiance altiplanique très particulière, de quoi nourrir en effet une crise de boulimie de visites. Cuzco était considéré comme le nombril du monde par les Incas qui en avaient fait leur capitale, reliée au reste du territoire par un réseau de messagers très efficace le long du Quapaq Nan. La civilisation inca a été très brève, environ deux siècles du 13ème au 15ème mais les conquêtes rapides, ses désirs expansionnistes, sa façon d’inclure les cultures locales au service de l’Inca, le chef suprême vivant à Cuzco, ses connaissances en architecture, médecine, astronomie et son déclin fulgurant à l’arrivée des Espagnols (les Incas étaient très affaiblis en raison de guerres civiles pour la prise du pouvoir au moment de l’arrivée des Européens, ce qui a facilité leur mise sous contrôle) ont marqué les esprits et la géographie plus que les civilisations qui l’ont précédée. Et pourtant les Incas ne maîtrisaient pas l’écriture.
Nous avons repris la route du Sud après le solstice d’hiver, un peu frustrés de ne pas pouvoir découvrir ce magnifique pays dont nous n’avons eu qu’un avant-goût. On aurait bien traîné nos roues du côté de l’Equateur et de la fameuse Colombie dont tous les voyageurs tombent amoureux. Ce sera pour une prochaine fois…
En redescendant vers la frontière chilienne, nous avons fait un arrêt à Arequipa, deuxième ville du pays, au pieds des volcans. C’était la fête de la ville (ou une répétition mais on ne sait plus vraiment car on a eu l’impression que c’était partout et tout le temps la fête pendant nos deux-trois semaines au Pérou…). Nous y avons visité le très beau monastère de Santa Catalina, sorte de ville dans la ville pour les jeunes filles de bonne famille durant la colonisation.
Notre premier regret en quittant le Pérou c’est de ne pas avoir rencontré beaucoup de Péruviens. Le fait de passer plusieurs jours au camping, de visiter des régions très touristiques, d’avoir un rythme plus soutenu que d’habitude sur une période aussi courte n’a pas facilité les rencontres, tant pis, c’était aussi une autre manière de voyager et de découvrir. Notre second regret était de devoir partir aussi vite…en étant néanmoins très heureux de ce que nous avions vécu en terres incas.
Direction le désert d’Atacama !
Quel bonheur de vous lire et de suivre votre belle aventure !il y a matiere à éditer un beau bouquin à votre retour !!! Petite tentation aussi pour les jeunes camping caristes que nous sommes de partir à l’aventure pendant plusieurs mois ! A bientôt ! Nadine et Marcel
Merci ! Dès notre retour, je vais recenser les blogs de tous les voyageurs rencontrés pour avoir encore plus d’idées de voyage…
Hé les copaings ! hate de vous retrouver ! de vous entendre raconter et de voir Apoline et Célestin tout grandis et plein de toute cette vie !!!
des Bisoussssssssssss
Malou