Au pied du Vésuve.

Après Rome, la route du Sud nous a menés au pied du Vésuve, dans le douce – et pluvieuse aussi – Campanie. Nous avons d’abord arpenté les rues de Pompéi sous la tempête – un vrai déluge ! Les enfants ont pu découvrir les magnifiques fresques de la villa des mystères et les mosaïques, jouer à la marchande sur l’étal d’un thermopilium (magasin) antique, traverser une rue sur un passage surélevé dont on a bien pris conscience de l’utilité avec toute cette pluie, contempler le forum, les thermes, les pauvres habitants pétrifiés dans leur dernière seconde pour l’éternité.

Le lendemain, c’est sous un beau soleil d’hiver que nous avons visité Herculanum. Cette fois, c’était une découverte pour tout le monde et nous avons eu le privilège d’être presque seuls sur le site. Nous avons tous été impressionnés par l’architecture presque intacte de nombreuses maisons. Les enfants ont vraiment pu se rendre compte de l’organisation d’une villa romaine : atrium (salle principale) avec implivium pour récupérer les eaux de pluie, lararium pour honorer les ancêtres, jardin avec péristyle, cuisine, latrines, cubicula (chambres). La zone est plus circonscrite qu’à Pompéi, ce qui permet d’avoir une vision plus exhaustive des rues. Etienne a admiré les charpentes, Eléonore les mosaïques de coquillages multicolores, Célestin la coque de bateau retrouvée sur la plage, Apolline a flâné dans les ruelles comme plongée deux mille ans plus tôt. Quant à Mahault, elle a décroché un sourire à tous les gardiens du site (et ils sont nombreux) pendant que je me réjouissais de voir que toute la famille commençait à prendre goût aux visites archéologiques.

Pour clore la trilogie, nous avons passé deux journées à Paestum, ancienne colonie grecque de Poseidonia qui donne à voir trois temples somptueux. Ils ont traversé 2500 ans, hiératiques et mordorés à la tombée du jour. On comprend aisément que les romantiques du 19ème siecle, Goethe notamment, se soient extasié devant ce spectacle. Paestum était un passage obligé du “Grand Tour” de la jeunesse aristocratique européenne aux 18-19ème siècles. Malheureusement, la mosaïque du plongeur, découverte il y a quelques années et qui est devenue l’emblème du site, était en restauration, dommage. Là encore, nous étions presque seuls sur ce site très calme et très vert qui nous a offert une belle balade. Quand je lui ai demandé si elle avait apprécié toutes ces visites, Eléonore m’a dit “oui, mais bon il y a surtout des vieilles pierres avec rien dedans”. CQFD.

La Campanie c’est aussi un autre élément patrimonial de choix : la mozzarella, la véritable, au lait de bufflonne, vendue dans les très nombreuses laiteries sur le bord de la route. Étrangement, on n’a croisé aucun buffle, peut-être à cause de la saison, en revanche on a bien croisé de la mozzarella dans nos assiettes, avec délice !

Enfin, l’événement du séjour a été…la première dent de Mahault ! Sans doute motivée par la diversification alimentaire aux pâtes fraiches italiennes…

On continue notre route sur la côte Tyrrhénienne vers la Calabre et la pointe de la Botte.